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CANALTA

Les résultats

Un an. Soixante professionnels du domicile rencontrés et formés. Sedan, Givet, Libramont, Virton, des lieux de formation accessibles à de nombreux professionnels aussi bien des villes et que des zones rurales.

L’offre de formation couvre finalement, un large territoire.

Le Repérage Précoce et l’Intervention Brève (RPIB) ont marqué les pratiques. La démarche de Réduction des Risques ouvre de nouvelles perspectives d’accompagnement pour des professionnels qui se disaient jusque-là « Avec celui-là ou celle-là, à quoi bon… Il ou elle ne changera pas! »

Des témoignages percutants, douloureux parfois. Les substances addictives sont au cœur des habitudes de consommation et pour certaines personnes, rythment le quotidien.

Un quotidien difficile pour cet homme rencontré lors d’une maraude qui agresse l’intervenante venue lui apporter un peu d’eau ; une dépendance difficile à cacher pour cette dame qui descend dans sa cave pour boire un p’tit coup sans être vue et qui trébuche dans ses escaliers ; des comptes compliqués et beaucoup de stress pour ce Monsieur aux revenus limités qui veille à garder une somme suffisante pour que l’aide familiale puisse lui acheter un nombre suffisant de bouteilles, semaine après semaine.

Les exemples s’enchainent. Les pistes d’intervention aussi.

La formation a été assurée dans le cadre d’un partenariat franco-belge, par des formateurs d’Addictions France et du Centre d’Education du Patient.  Cette collaboration enrichissante centrée sur l’accueil, le partage des responsabilités et la rencontre des objectifs a rejaillit sur nos participants.

La synthèse et le communiqué rendent compte de ce projet d’une année.

CANALTA – Une aventure humaine. Une opportunité d’apprentissage au plus proche des réalités de terrain.

Rencontre des objectifs

Rencontrer les problématiques de terrain

Outiller et former les professionnels de la santé et du social du domicile pour se sentir compétents et légitimes pour aborder les questions liées aux consommations d’alcool, tabac cannabis

  • Cela par le biais :

    • D’un travail sur les représentations des participants (dépendance et plaisir).
    • D’une augmentation des connaissances sur les caractéristiques des substances tabac, alcool, cannabis (toxicité, intensité, pouvoir addictif).
    • D’une appropriation du Repérage Précoce et Intervention Brève (RPIB) :
      • Repérer
      • Intervenir
    • D’une connaissance de la démarche Réduction des Risques et des Dommages (RDRD).
    • D’une meilleure connaissance sur les organismes de 2ème ligne vers lesquels ils peuvent référer.
    • D’une augmentation de leur sentiment de compétences et de légitimité pour aborder le sujet.
    • Partager les savoirs et pratiques entre professionnels et équipes de terrain – dans un même territoire d’activités.
    • Diffuser largement la démarche, les moyens et outils à disposition.

CANALTA en quelques chiffres

Projet de septembre 2024 à août 2025

  • 60 participants : aides-familiales, gardes à domicile, auxiliaires de vie, éducateurs, travailleurs sociaux, assistants de soins, aides-soignants, assistants de vie aux familles, infirmiers, etc.
  • Provenant de 28 structures belges et françaises
  • 4 sessions de formation. En France: Givet & Sedan / En Belgique: Libramont & Virton
  • Par session : 2 journées en présentiel et 1 webinaire de consolidation
  • Satisfaction des participants : 9.15/10

Une formation, des résultats concrets

Après deux journées en présentiel et un webinaire par session, les participants rapportent :

  • Plus d’aisance pour aborder le sujet, sans jugement.
  • Une meilleure connaissance des produits et risques.
  • Davantage de repérages et d’interventions brèves adaptées.
  • Une importance portée à la sensibilisation et de la formation des membres de l’équipe.
  • Un renforcement du travail en réseau avec les ressources locales.

Des mots pour décrire une évolution

  • « J’accepte que le changement prenne du temps et je ne suis plus dans une urgence de résultat».
  • « La formation m’a fait réfléchir sur ma propre consommation et sur celle de mon entourage ».
  • « En tout cas, j’ouvre une porte sans forcer, en respectant le rythme et la liberté de la personne ; c’est déjà un acte de prévention en soi. Mon objectif n’est pas de juger, mais d’en parler librement ».
  • « Quand le professionnel est bien formé, l’entretien est plus efficace».
  • « Le positionnement compte autant que les outils : se sentir légitime et compétent aide à poser des questions « difficiles » ».
  • « Je m’intéresse au pourquoi des consommations, et pas seulement au “combien” ».
  • « Le RP-IB© permet d’instaurer une discussion non moralisante, non culpabilisante, mais « mobilisante ».  

Des enseignements tirés du projet

La formation proposée a répondu aux besoins du terrain. Elle a renforcé la légitimité et la confiance des participants à aborder avec leurs bénéficiaires ou patients le sujet des consommations de tabac, alcool, cannabis. Le RP-IB© s’est affirmé comme un outil d’aide souple, efficace et adaptable aux différents contextes, respectant le rythme du bénéficiaire comme celui du professionnel. La dimension interdisciplinaire et transfrontalière a enrichi les échanges. Les participants ont également souligné l’importance de partager en équipe une même vision de l’accompagnement et de connaître les réseaux locaux d’addictologie pour pouvoir orienter efficacement. Enfin, le projet a permis d’aborder des situations complexes telles les poly consommations, les rechutes et les impacts relationnels, élargissant ainsi les perspectives d’intervention.

Des pistes

Les participants envisagent :

  • Au niveau de leur structure : partager la formation en interne ; organiser des temps de supervisions ; former toute l’équipe …
  • Au niveau du territoire : structurer des projets territoriaux intégrant le RP-IB© ; soutenir le développement de la démarche et s’appuyant sur les financements disponibles (ARS (F), AVIQ (B), régions…) ; diffuser largement la démarche aux équipes de première ligne; développer une formation de niveau 2 pour que les professionnels formés puissent former à leur tour d’autres professionnels.